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De Cologne à Maastricht : une frontière nommée Mode, Marihuana et Moonshine

Eliana, traduction Sarah Fröb


Je m'appelle Eliana, 39 ans. C'est un âge fatidique, il me reste quelques mois avant de passer la frontière. Pas la frontière physique de mon lieu d'habitation, mais cette autre frontière, bien plus palpitante et réelle et que cette frontière sur laquelle on m'interroge, la frontière germano - néérlandaise.


Je suis couturière. Et oui, une vraie couturière qui fabrique de beaux tissus, de toutes les couleurs et de bonne qualité, made in Europe. Je déteste les produits bas-de-gamme qui ne respectent pas les lois de protection des enfants. Car oui, ici à Maastricht, on parle beaucoup Europe. Si nous la vivons ? Cela est une autre question.


Je suis née à Köln, en Allemagne, à 1h de route de Maastricht. Et je n'ai pas honte à dire que la frontière entre Köln et Düsseldorf, ville voisine, est bien plus marquée dans les esprits que la frontière entre Köln et Maastricht. A vrai dire, il n'y a plus de frontière ici. Disparue, vanished. Et c'est tant mieux.


Je peux acheter mes tissus dans l'Europe entière - à condition de déclarer mes achats sur Internet et de ne pas importer illégalement des produits. Ma collègue s'occupe du marché sud, moi du marché nord, pour faire court. Ensemble, nous traversons environ 20 frontières par an, c'est passionnant. A Köln et Maastricht, les populations sont jeunes et "chilled", très cosmopolites et attachées à leur région. Tous deux se développent un peu ensemble, les hipsters s'inspirent mutuellement, les cafés à thème également : Maastricht bénéficie de la proche frontière pour se diversifier, et Köln s'inspire du design et de l'esprit villageois que nous retrouvons ici.


J'ai des amis dans les deux villes, je parle parfaitement les deux langues, je peux dire que je me sens "intégrée". Il m'arrive parfois de confondre les deux langues, cela me fait rire. Et c'est le point positif de la vie néerlandaise : on peut rire de tout, les personnes se moquent si la coiffure est tordue ou le jean délavé. Les Allemands critiquent un peu plus, ont l'oeil ciblé et sont très francs. Mais ils avancent droit au but, ce qui nous manque parfois ici. La mixité est un vrai atout dans cette région, que je ne souhaiterait rater pour rien au monde.


Mais sur le thème de la frontière, je crains que je ne puisse rien dire. Cela fait longtemps que je ne la voiss plus. Et j'en suis fière.

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